Samedi 15 juin 2013

Premier week-end après avoir commencer le boulot.

Après cette semaine de travail très intéressante, Sara, une de mes collègues d’origine perse me propose d’aller visiter la Prison de Fremantle, une petite ville portuaire située au Sud-ouest de Perth.

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Nous décidons de prendre le train près de chez moi ; au bout de 20 minutes de trajet, nous arrivons donc dans la très traditionnelle ville de Fremantle. Notre aventure commence ici : à la sortie de la gare, nous sillonnons tranquillement les ruelles de cette charmante cité.

Sans nous en apercevoir, nous traversons un portail spatio-temporel (seule explication plausible à ce décor). En effet, nous nous retrouvons de nombreuses années en arrière, un peu après 1829, l’année où la ville a été fondée par des colons britanniques. Les bâtiments dressés fièrement de part et d’autre de la rue affichent leur plus belle balustrade et ne laissent percevoir sur leur devanture aucune trace du temps. Nous avons bien remonté le temps…

Sans paniquer, aventurières aguerries, nous poursuivons notre inspection de ce lieu d’antan. Après avoir gravie la colline, nous arrivons devant la grille de la Prison.

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Un gardien surveille l’entrée.

(La caissière au comptoir… Le gardien près de la porte est en réalité un guide)

C’est pourquoi nous revêtons notre cape d’invisibilité (achetons un billet pour réaliser le Doing time tour) afin de pénétrer dans ce fort entouré de murs et de barbelés. Nous passons la porte principale qui donne sur la première cour, la partie la moins dangereuse de la prison. Vient ensuite la grande grille qui ouvre sur (ou clôture plutôt) la cour intérieure.

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Une fois véritablement à l’intérieur de l’enceinte, nous changeons de tenue : nous sommes maintenant des prisonniers. Nous nous mêlons à la foule de criminels qui peuplent cet édifice. Elle abrite des bagnards, des prisonniers locaux, des prisonniers militaires, des civils ennemis et des prisonniers de guerre. (La prison est ouverte au public depuis 1992, il n’y a plus aucun prisonnier)

 

Article 6-3Nous déambulons le long des couloirs et faisons le tour de notre nouvelle demeure : le rez-de-chaussée est réservé aux enfants, et les 3 autres étages restants logent les détenus plus âgés. Tout à coup, nous voyons un détenu passer par dessus la balustrade et s’écraser 4 étages plus bas, juste devant nos pieds. (Anecdote historique) C’est pourquoi ils s’intalleront plus tard un filet au niveau du premier étage, pour empêcher les chutes mortelles mais aussi pour empêcher que les habitants des étages supérieurs n’embêtent les plus jeunes de l’étage inférieur.

C’est maintenant l’heure du déjeuner. De nombreux prisonniers travaillent 7 jours sur 7 au cuisine pour préparer à manger à des centaines de détenus. C’est une bonne occasion de gagner et d’économiser de l’argent.

L’ensemble des criminels se retrouve autour de tables à manger, et discutent. Nous nous asseyons à la table qui semble la plus innocente, difficile à trouver… Nous commençons donc à discuter avec nos voisins de table, un bagnard anglais qui a participé à la construction de la prison et un soldat français capturé lors d’une énième guerre historique.

Nous apprenons donc que la construction de la prison débuta en 1850 et  se termina en 1857. Elle fut réalisée par des « convicts », des bagnards avec des pierres calcaires provenant de la Swan River.

Après l’évènement quelque peu traumatisant plus tôt dans la matinée et le confinement à l’heure du déjeuner, la masse des prisonniers se dirige vers les cours extérieures. Ah chouette ! Enfin un peu d’exercice, de soleil  et d’air pur. Nous nous retrouvons dans de petites cours emmurées.

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Après un bol d’air et quelques mouvements physiques, nous retournons à nos cellules. Les autres prisonniers, ceux qui sont ici depuis tellement longtemps qu’ils font partie de la prison, les vétérans comme on les appelle ici (pure fiction), nous ont décrites l’évolution des cellules au cours des années. Avant les lits, les prisonniers dormaient dans des hamacs et les cellules ne représentaient que la moitié de celles de l’époque à laquelle nous nous trouvons.

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Certaines d’entre elles ont abrité des criminels à l’âme d’artiste, qui ont eu l’autorisation de peindre sur les murs, d’autres sont réservées aux prisonniers condamnés à mort, ils y passent leurs 2 derniers jours avant d‘être pendus.

Nous poursuivons notre exploration par la chapelle de la prison. Sur l’immense mur derrière l’autel, sont inscrits les 10 Commandements dont le 6ème a été subtilement modifié.

« Tu ne commettras point de meurtre » remplace le traditionnel « Tu ne tueras point » afin de distinguer la peine de mort des meurtres.

Après ce petit détail très important, nous nous rendons évidemment dans la salle d’exécution… Une corde terminée par un noeud coulant est suspendue juste au dessus d’une immense trappe, son ouverture est activée par un simple levier au moment de la sentence, la peine capitale. Cette pièce est vraiment lugubre, l’atmosphère y est pesante. Un courant d’air frôle alors mon visage. Je ne peux pas retenir les frissons qui remontent le long de mon dos.

Décidemment, cette prison renferme de nombreuses histoires. Tellement de personnes ont passé plusieurs années voire le reste de leur vie dans cet endroit. Ca fait vraiment quelque chose.

Notre intrusion se termine donc ici pour aujourd’hui. Une petite photo souvenir avec le gardien avant de s’évader sous nos capes d’invisibilité et de retrouver notre liberté !

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Je vous présente donc Sara, elle est originaire d’Iran et est venue en Australie il y a quelques années. Cependant, cela ne fait que 3 mois qu’elle vit et travaille sur Perth. Comme moi, elle voudrait visiter tous les endroits possibles. Je pense donc que vous serez amenés à entendre parler d’elle.

Nous retournons donc à la station de train en faisant très attention de repasser par le portail à remonter le temps. La journée était très enrichissante, digne des aventurières que nous sommes.

Samedi 22 juin 2013

Préparez-vous à plonger dans les bas fonds de la prison !

Nous voilà de retour à cette même prison, mais cette fois-ci nous décidons de visiter plus en profondeur. Habituées maintenant à ce lieu insolite, nous y pénétrons une fois de plus en catimini. (Si seulement…)

Nous nous dirigeons directement vers l’entrée de ce monde souterrain. Mais avant de descendre, nous nous armons de l’équipement spécial « descente aux enfers » : combinaison blanche, casque avec lampe frontale, bottes en caoutchouc et évidemment le mousqueton de sécurtité, le harnais et le gilet de sauvetage sont de rigueur.

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  De vraies spéléologues ! 

Oui, c’est le minimum si nous voulons survivre dans ce monde dangereux et sauvage.

Notre périple commence donc par une descente strictement verticale de 20 mètres sur une échelle en acier, c’était vraiment très très froid… Peu importe, surtout ne lâche pas !

Une fois sous terre, nous nous retrouvons donc dans une sorte de hall taillé dans la pierre. De nombreux tunnels courent sous la partie Est de la prison. Cependant, la majeure partie d’entre eux circulent par delà les murs d’enceinte.

Nous tournons à gauche afin d’explorer ce qu’il appelle la Partie sèche des souterrains. Les tunnels sont vraiment très bas, nous sommes obligées de nous pencher d’environ 80° si nous voulons nous déplacer à la lumière de nos lampes frontales sans heurter le plafond avec nos têtes. La Partie sèche n’est pas réellement sèche ; bien vite, nous pataugeons dans 25 cm d’eau claire. La pression des 20 mètres de roche juste au dessus de nos têtes se fait sentir. Elle pèse sur nos épaules, et rend la progression un peu plus difficile.

Le décor est vraiment magique ! Je verrais peut être des nains de La Moria si je m’aventure suffisamment profondément jusqu’au coeur de la « colline ».

Sur le chemin nous avons pu voir les vestiges des pompes servant à extraire l’eau de l’aquifère jusqu’à la ville de Fremantle. En effet, les tunnels servaient à approvisionner la ville en eau. Avant l’installation des pompes, les prisonniers devaient pomper l’eau à la main, soit plus de 55 mégalitres d’eau par année.* L’eau était utilisée pour la consommation des habitants mais également pour le fonctionnement du nouveau port.
*wikipédia

Nous retournons ensuite sur nos pas afin de naviguer à travers la Partie mouillée. Oui, j’ai bien dit naviguer ! On embarque dans de petites barques, chacune pouvant accueillir 2 personnes. Et nous ramons, nous nous aidons également des murs pour avancer. C’est tellement paisible, tellement agréable. L’eau est claire, fraîche ; on peut apercevoir le fond à environ 1 mètre en dessous de nos « navires ». Au détour d’une intersection, un rideau de racines descend du plafond. Les arbres viennent chercher l’eau jusqu’à 20 mètres de profondeur mais leurs racines ne plongent pas directement dans celle-ci. L’humidité régnant dans ces lieux suffit pour les abreuver. En continuant d’observer le plafond, des trous sont également visibles. Ceux ci sont dus à la dégradation de troncs morts ou d’énormes racines.

C’est donc en douceur que se termine cette exploration souterraine. Oh non… J’oubliais, il faut maintenant remonter les 20 mètres sur l’échelle glacée. Heureusement, l’ascension se déroule sans encombre.

Nous retirons ensuite tout notre arsenal et remercions grandement notre guide qui était fort sympathique. Avant de partir, il nous remet officiellement notre certificat d’exploration. Youpi !!

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Mon premier certificat australien !

Notre exploration de Fremantle se poursuit. Je retrouve Kayley et son mari pour boire un verre et faire un tour au marché de Fremantle où de nombreux souvenirs sont vendus : des chapeaux, des casquettes…

L’après midi se finit très bien, mais beaucoup trop vite. Sur un coup de tête, nous décidons, Sara et moi, d’aller dans un night club (ou box of night :p). Mais c’est une autre histoire ! (Malheureusement aucun article public n’est possible ! :p) Tout ce que je peux dire, c’est que l’ambiance est vraiment pas mal, même si j’étais la seule à crier… La musique est sympa aussi ! Et, je me suis fait un contact pour rentrer gratuit dans cette nouvelle boîte la prochaine fois ! Yeah ! 

Que d’aventures !

 

Ps : Avant de descendre dans les tunnels, on a du faire un test d’alcoolémie (Haha) Je me demande ce qui a bien pu se passer…