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La Guyane est un département d’outre-mer méconnu par les métropolitains qui lui préfèrent d’autres DOM-TOM. Épargnée par le tourisme de masse, elle renferme toutefois des trésors d’autant plus appréciables qu’ils échappent aux yeux des plus nombreux. L’image des bagnards qu’elle accueillait encore cinquante ans plus tôt a taché sa réputation ; sans oublier le fléau des réseaux d’orpaillage illégaux qui s’organisent dans l’ombre pour tirer l’or des sous-sols de la forêt. A cela s’additionne un trafic aérien restreint et cher : en résulte une Guyane boudée par les visiteurs venus de France et d’Europe.

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Pourtant, la Guyane est une région du monde unique, ne serait-ce que pour sa flore et sa faune qui la dote d’une biodiversité exceptionnelle ou sa mosaïque de langues et de cultures. La forêt amazonienne grignote jusqu’à 94% du territoire, obligeant la population à se rassembler le long du littoral ou sur les berges des grands fleuves qui bordent le département. Amérindiens et différentes communautés venues des cinq continents se partagent donc ces terres où la nature sauvage règne en maîtresse.

Entre eldorado et enfer vert, la Guyane, département jusqu’alors inconnu des touristes, renferme jalousement ses secrets. Au voyageur de venir la découvrir et l’apprécier !

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C’est chargée d’une valise de 23kilos – poids maximum autorisé – que je quitte Paris. 9h et 7000km plus tard, l’avion entame sa descente après avoir survolé l’Atlantique. Une épaisse couche de nuages sépare ciel et terre : la traversée s’accompagne de sévères turbulences. Et là… Premier choc ! L’océan est brun ; même chose pour les vagues qui viennent au contact de la côté guyanaise. Ce phénomène, bien connu en Guyane, s’explique par la présence des grands fleuves qui charrient une quantité colossale d’alluvions aux embouchures : l’eau de mer se trouble et prend sa couleur moka, parfois sur plusieurs kilomètres depuis la côte.

L’avion contourne la ville pour se diriger vers le Sud où se trouve l’aéroport. Bientôt, les dernières maisons disparaissent et nous survolons la forêt amazonienne. Plus une habitation ou une route : un fleuve, seul, serpente à travers les arbres ; la forêt s’étale à perte de vue.

Après un atterrissage réussi et une récupération victorieuse de valise (elle n’est pas perdue, hourra !), je retrouve ma maître de stage, Julie, venue me chercher à l’aéroport. Première bouffée d’air guyanais : chaud et lourd à souhait mais la chaleur (28°C alors) est réellement appréciable. Direction Cayenne ! La route traverse la forêt et nous longeons le fouillis d’arbres tropicaux. Il n’y a pas à dire, je suis complètement dépaysée.

Arrivée à ma nouvelle maison pour six mois. Située dans un quartier résidentiel assez proche du centre-ville, elle bénéficie d’une position stratégique : 30min à pied du bureau d’études où je vais travailler ; 30minutes à pied du cœur de Cayenne ; et 30minutes à pied de la plage de Montabo. Avec un vélo, je pourrais diviser les temps de trajet par trois.

Mais le plus beau reste à venir : le carnaval de Guyane – le plus long du monde – n’est pas encore fini ! Il faut savoir que l’évènement festif le plus haut en couleur du département démarre en janvier et dure généralement six semaines… selon les années. En 2014, il a droit à quelques semaines de rallonge : j’arrive donc pile avant la fin ! Ce week-end, soirées et grande parade nocturne à ne pas rater ; puis s’ensuit le lundi, mardi et mercredi gras, appelé aussi mercredi des cendres, qui signe la fin du carnaval et durant lequel la statue représentant le roi de la fête est jetée aux flammes. Non seulement, je vais avoir la chance d’assister à la grande finale du carnaval, mais en plus, le début de semaine consacré à la fête est férié… comprendre : je ne commence le boulot que jeudi !

Beau programme en perspective 😉

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