Figurant parmi les pays les plus petits du vieux continent, l’Autriche occupe avec ses 8,5 millions d’habitants une position géographique pour le moins atypique : située au cœur de l’Europe centrale, elle partage ses frontières avec huit Etats. Les montagnes des Alpes occupent une grande majorité du territoire, couplées aux forêts du pays jalousement préservées. Au-delà, les grandes villes s’ordonnent autour des rives du Danube et sur les plaines de l’Est.

L’Autriche est une République fractionnée en neuf régions fédérales ou Bundesländer, dont celle de Vienne, également capitale du pays.

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Lorsqu’on parle de Vienne, on fait référence à une ville longtemps considérée comme la capitale mondiale de la musique – parmi les compositeurs célèbres qui y ont vécu, Mozart ou Beethoven. Mais citer Vienne, c’est aussi évoquer ses bals et ses valses, sans oublier ses traditions liées intimement au théâtre et à l’opéra. On dit même que chaque soir, près de 10 000 personnes assisteraient à des concerts de musique classique dans la capitale !

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C’est en duo tante/nièce que nous nous sommes rendues à Vienne. Un séjour qui restera dans les mémoires : sur les traces historiques de la vie impériale telle qu’elle l’était au temps des Habsbourg… entre deux pleins de calories, qu’il s’agisse de manger des Würste sur le pouce ou déguster des pâtisseries dans des cafés. Une étape indispensable pour les curieux de passage dans la capitale !

Ce furent donc quatre jours à baragouiner un allemand approximatif pour nous faire comprendre, la musique de Strauss II, Le Beau Danube Bleu, tournant en boucle dans la tête. C’est donc sans surprise que je vous propose de laisser l’orchestre du 2009 Vienna New Year’s Concert la jouer pour accompagner cet article.

Bonne lecture !

Jour 1 : mercredi

L’aventure commence à 4h du matin. On est motivé ou pas ?? Nous voilà donc dans la nuit, à rouler en direction de l’aéroport d’un Paris endormi.

Nous embarquons à 7h dans un avion encombré d’hommes et femmes d’affaires. Baladés de piste en piste, de problèmes informatiques en problèmes techniques, nous prenons finalement la voie des airs. Lorsque l’avion survole enfin l’Autriche, les premiers sommets blancs des Alpes apparaissent entre les nuages, leurs flancs couverts de pins ; le reste du paysage est baigné dans la brume.

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A l’approche de la capitale, la forêt viennoise est omniprésente, parée des couleurs de l’automne. Tout simplement magnifique !

C’est donc avec 3h30 de retard que nous nous posons à Vienne. L’allemand nous submerge aussitôt, de quoi nous faire regretter d’avoir pris l’espagnol en seconde langue. Il nous faut donc un peu de temps pour nous familiariser avec les panneaux, cartes et noms de stations de métro. Côté transports en commun, aucun souci : la Vienna Card achetée à l’aéroport nous permet de nous déplacer partout dans la capitale durant 72h. Métro, tram et bus n’auront bientôt plus de secrets pour nous !

Nous entamons nos premiers pas dans la ville en début d’après-midi. Nous consacrerons essentiellement notre séjour à la découverte du cœur historique de Vienne. Assez grand, il peut tout de même se parcourir à pied. Au cœur du cœur, la cathédrale gothique Saint-Etienne, la Stephansdom. Le point de rendez-vous idéal !

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Autour gravitent les différents édifices à voir de la ville, entre résidence impériale, théâtres, églises, hôtel de ville et palais. Puis, dessinant une ceinture autour du centre historique, le Ring, une succession de grands boulevards bordés d’arbres – appelé familièrement Champs-Élysées Viennois – où circulent les lignes de bus et tramways. D’ailleurs, le Ring a été construit à la place des anciens remparts. Un tram touristique en fait le tour : le RingTram, coloré en jaune contrairement aux autres d’un rouge vif, qui nous a fait de l’œil pendant tout le séjour sans que nous ne parvenions jamais à y monter. Sale bête.

Premier arrêt donc : la Stephansdom, le cœur du cœur de Vienne. Sur le parvis, touristes, promeneurs et calèches encerclent l’édifice. Gagnant le flanc de la cathédrale, nous entamons l’ascension de la tour Sud.

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343 marches plus tard, le panorama est à couper le souffle. De quoi localiser des hauteurs les premiers monuments se découpant entre les toits : le Belvédère, deux palais séparés d’un grand jardin à la française ; la grande roue du Prater, le parc d’attraction de la capitale ; la coupole de l’église St-Charles Karlskirche, chef d’œuvre de la monarchie impériale ; ou encore la Hofburg, le palais de l’empereur.

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Comme l’après-midi est ensoleillée, nous nous promenons ensuite dans les rues proches de la Stephansdom. Premier contact avec la nourriture locale auprès d’un Würsterland, ces stands de saucisses grillées qu’on trouve à chaque coin de rue et dont les Autrichiens raffolent à toute heure. La Wurst est accompagnée de pain, poivrons, cornichons et moutarde. Simple mais délicieux !

Puis, petite balade sur le Graben, une longue rue où la foule se presse, entourée de magasins de luxe. Sur le chemin, nous entrons dans l’église baroque St-Pierre, la Peterskirche : à l’intérieur, nous découvrons qu’elle ouvre ses portes à tous vendredi soir pour un concert de musique classique gratuit. A faire !

Nous entrons ensuite dans plusieurs cafés et pâtisseries dont la célèbre Demel où les desserts donnent l’eau à la bouche. Un arrêt devant la Hofburg que nous visiterons demain.

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Rues après rues, il faut nous rendre à l’évidence : le centre historique de Vienne est à couper le souffle. Qu’importe où se pose l’œil, chaque bâtiment est travaillé. La touche baroque est partout ! Là, des balcons en pierre, ici des gravures, plus loin des statues s’émancipant des murs le long d’une rangée de hautes fenêtres… Une architecture imposante et pompeuse donc – mais peut-on vraiment le lui reprocher ?

Nous nous faisons piégées par la nuit qui avale la capitale. Vers 16h30, le jour décline ; à 17h, il fait nuit noire. Les lumières de la ville rayonnent de tous côtés, les monuments somptueusement mis en valeur. Certaines rues sont déjà affublées des décorations de fin d’année qui saluent l’ouverture imminente des marchés de Noël.

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Après une longue attente vaine du RingTram, nous montons finalement par dépit dans le premier tram qui passe. Après un détour inquiétant qui nous amène dans un parc plongé dans les ténèbres, nous finissons par atterrir au Prater, le parc d’attraction de la capitale dont l’immense grande roue symbolique brille dans la nuit. Plutôt que d’y monter, nous jetons notre dévolu sur une autre attraction. Sensations fortes garanties !

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C’est donc les jambes flageolantes et la gorge sèche que nous achevons cette première journée. 4h30 passées dans la capitale et Vienne a su déjà nous en mettre plein la vue ! Ça promet pour demain !

Jour 2 : jeudi

Au programme de ce matin : la visite de la Hofburg, le palais de la famille impériale des Habsbourg à la tête de de l’Espagne et de l’Empire d’Autriche, puis de l’Empire austro-hongrois. 600 ans de règne, rien que ça ! Aujourd’hui reconvertie en musée, la Hofburg est aussi la maison de la présidence de la République et de plusieurs ministères.

Premiers pas dans les appartements impériaux. Un coup d’œil en bas sur l’impressionnante collection de porcelaines et argenterie impériale puis nous entrons dans le musée Sissi. Loin de ressembler au personnage qui est entré dans la légende incarné par Romy Schneider, l’impératrice Élisabeth de Wittelsbach (1837-1898) se révèle être une femme indépendante, attachée à sa liberté, étouffant dans la Hofburg qu’elle appelle « le cachot » et dont la beauté a séduit son mari, l’empereur François-Joseph, à l’origine promis à sa sœur.

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Sa mort brutale à l’âge de 61 ans, assassinée par un anarchiste, fera entrer Elisabeth alias Sissi dans la légende.

Toujours dans l’enceinte de la Hofburg, nous visitons la galerie des trésors impériaux. Une quantité incroyable de richesses, des manteaux brodés de couronnement aux sceptres et couronnes incrustés de mille pierres précieuses. On y trouve également la plus grosse émeraude jamais taillée au monde, de la taille d’un poing.

Promenade au sud du Ring et aperçu du Parlement, de l’hôtel de ville et des théâtres.

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Pour déjeuner, nous nous rendons dans un petit restaurant viennois qui nous sert sa spécialité : j’ai nommé la Wiener Schnitzel, l’imparable escalope viennoise. Le plat déborde de l’assiette ! Il est accompagné d’une salade de pommes de terre persillées avec une sauce à tomber par terre.

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Dès 17h, la capitale s’illumine et nous profitons de Vienna by night :

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Fin de la journée au Café Central, implanté dans le palais Ferstel. Archiconnu pour son décor néo-renaissance, le brouhaha des conversations se mêle à la musique du pianiste qui joue entre les colonnes de marbre. Discussion philosophique autour de pâtisseries autrichiennes : l’Apfelstrudel, un feuilleté aux pommes et à la cannelle ; et le Kaiserschmarren, gigantesque crêpe coupée en morceaux et agrémentée de raisins secs, en général servie avec un coulis de fruits rouges. Juste énorme ! Ce fera notre dîner !

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Jour 3 : vendredi

Ce matin, nous avons décidé de sortir des champs battus et de quitter le cœur animé de la capitale pour ses extrémités plus calmes, à la lisière de la forêt viennoise.

C’est le tram qui nous dépose à Stammersdorf, un village vigneron au sud de la colline du Bisamberg. Nous empruntons alors le sentier de randonnée Stadtwanderweg n°5 (à vos souhaits !) entre vignes et jardins. C’est ici qu’on peut passer la porte des heurigen, sorte d’auberge où l’on peut déguster vin et spécialités maison.

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Retour dans le centre. Cet après-midi, nous le passons à Schönbrunn ! Ce château, d’une beauté versaillaise, était la résidence d’été de l’impératrice Marie-Thérèse, sur le trône cent ans avant Sissi. Elle fut la mère de seize enfants, dont une certaine Marie-Antoinette…

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Le château compte 1441 pièces, mais seule une quarantaine est ouverte au public. De sublimes salles, notamment la grande et petite galerie, la chambre en vieux laque ou encore la salle des millions et ses murs en bois de rose.

Suite à la visite des appartements, nous nous sommes promenées ensuite dans le parc de Schönbrunn, un grand jardin à la française.

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Nous montons jusqu’à la Gloriette, un petit pavillon qui offre une vue magnifique sur le château et la ville en arrière-plan, la silhouette de la Stephansdom à l’horizon.

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Comme l’averse bat à nouveau le pavé, nous nous replions dans le café du château illuminé dans la nuit. Je goûte un Esterhazyschnitte (argh !), gâteau haut, sorte de feuilleté aux amandes et à la crème.

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Le temps de digérer nos bombes caloriques, nous reprenons à 19h30 le métro. Direction Karsplatz où nous avons rendez-vous. Ce soir : musique classique, danse et chant lyrique !

Bien qu’il n’y ait pas réellement de code vestimentaire – il suffit d’être correctement vêtu ; les spectateurs sont pour la majorité sur leur 31. La salle est superbe, aux murs boisés gravés, le portait de l’empereur François-Joseph surplombant la scène. Le pourboire est de rigueur, aux vestiaires comme pour le placement, et nous prenons place tandis que les derniers retardataires arrivent après nous au compte-gouttes.

Les musiciens montent sur scène dans un tonnerre d’applaudissements. Violons, pianos, flûte traversière et violoncelle sont de la partie. Le maestro mène la danse et les musiques s’enchaînent, ponctuées de chants et danses classiques, toute la troupe revêtue de costumes d’époque.

Mozart, Beethoven, Strauss – le Beau Danube Bleu est même joué, histoire de nous le remettre à nouveau en tête. Lorsque l’orchestre achève le concert après pas moins de deux heures de représentation, nous quittons le palais, ravies.

Jour 4 : samedi

Dernier jour à Vienne… Nous profitons du samedi matin pour errer du côté du Naschmarkt, le marché au sud de Stephansdom. Le marché aux puces attire bon nombre de curieux ; puis s’ensuivent de nombreuses petites boutiques et étals. Il y a de tout, des produits italiens aux fruits et légumes exotiques, en passant par les stands d’épices, les sandwichs falafel et les kebabs jusqu’aux poissonniers et chocolatiers adjacents. Une allée est consacrée aux produits alimentaires, l’autre aux cafés et restaurants.

Nous prenons un café à la terrasse de l’un d’eux puis marchons jusqu’à la Stephansdom. Ce samedi, la foule qui grouille dans les rues a été multipliée par quatre et en devient presque étouffante.

Nous écumons de nombreuses boutiques de souvenirs avant de prendre place au Café Diglas. Würste agrémentés de frites et pommes de terre – pour faire léger – en plat principal.  Puis, dessert de rigueur avec des pâtisseries aux noms inconnus mais délicieuses, le tout arrosé de café viennois. Un régal calorique !

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Derniers pas dans la capitale. Nous retournons du côté du Graben, de la Hofburg, du Ring.

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Quand la lumière décline vers 16h30, nous dirigeons nos pas vers le métro. Retour à l’hôtel pour récupérer nos valises puis nous rejoignons l’aéroport en bus.

La fin de quatre jours extraordinaires !

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