Archives mensuelles : juillet 2014

//juillet

Un dragon pour Zelda

Aux abords de Nantes, le climat extrême qui sévit a des conséquences inattendues sur ce doux animal communément désigné par le terme de dragon (Peligrosae carnea). Quelle que soit la saison, il semble en effet contracter un rhume carabiné qui lui ôte tout pouvoir incendiaire. Inconscient de cet état de fait (le cerveau du dragon n'a pas encore été découvert par les scientifiques qui concluent, roussis, à son absence probable), il persiste à recourir à ses crachats réguliers, d'où l'existence des bruines que vous pourrez fréquemment observer en des points très localisés de la ville, laissant épargnée la partie chanceuse de l'humanité, qui ne vous contient apparemment pas. Dommage! En un square bien précis de Nantes, le square Mercoeur, se prélasse un terrrrrible monstre dévoreur d'enfants. Leur chair tendre le ravit tant qu'il en est devenu sédentaire, là où nombre de ses congénères chérissent leur liberté si âprement conquise (cf la guerre des 100 clochers partis en fumée, du 2 au 3 juin 1376). Malheureuse, ne t'aventure pas dans son antre! Cette présence s'est vite muée en un vif problème de santé publique, lorsque les individus du quartier d'un âge inférieur à 10 ans se sont révélés répondre à un mystérieux signal chimique qui les menait tout droit vers la gueule du dragon. La nature de cette molécule n'a pas encore été identifiée, mais les services concernés travaillent d'arrache-pied à cette seule fin. Bonus: Pendant ce temps, dans une contrée voisine, un rhinocéros mâtiné de poussin sous ecstasy tente de dévorer Dorine. Lisez l'effroi et la souffrance réunis sur ses traits! Une lutte acharnée l'attend, et elle le sait fort bien. Et l'autre se fend la poire. (Installation dans le cadre du Voyage à Nantes, [...]

Par |27 juillet 2014|Flora|6 Commentaires

Des hauteurs ligériennes

Aujourd'hui, admirons la Loire, roi des fleuves s'étirant majestueusement aux côtés des Nantais. La voici à son entrée dans la ville, petit filet visible depuis la tour de Bretagne. Au premier plan se dresse la cathédrale, dont les flèches semblent désigner le Jardin des Plantes juste derrière. A droite de celui-ci, la gare SNCF attend ses voyageurs, et la haute tour bleue qui pourrait vous intriguer en haut à gauche est l'usine d'incinération de Nantes Métropole. Elle serpente ensuite langoureusement, s'offrant à la vue des passants et rêveurs. Vue depuis la tour Dobrée, que j'avais mentionnée dans un autre article. Le dôme est celui de l'église Notre-Dame de Bon-Port. Comme son nom le laisse supposer, elle avait pour vocation le soutien aux nombreux marins nantais embarquant vers l'inconnu. Une belle lumière rosée hante ces lieux, dotant le mobilier d'un vernis pastel soyeux. Vous distinguez au loin la grue "Titan" jaune du Hangar à bananes, haut-lieu de la nuit nantaise, où il fait bon se promener au soleil couchant, lorsque les anneaux de Buren s'illuminent. La Butte Sainte Anne se dessine à l'horizon, écrin du musée Jules Verne et de l'église éponyme.  Le Hangar à bananes tire son nom de ses fonctions passées d'accueil des fruits jaunes en provenance de Guadeloupe, Guinée et Côte d'Ivoire. Dans les années 30, l'on pouvait y décompter jusqu'à 93 grues réparties sur les 6 kilomètres de quais, tout ceci afin de faire transiter 3 millions de tonnes de marchandises. Source: hangarabananes.fr Les bombardements des Alliés eurent raison de près de 80% du site, qui fut reconstruit après la guerre. Cependant, Nantes ayant peu à peu perdu sa main-mise sur le commerce avec les Antilles, du fait de l'indépendance acquise par [...]

Par |24 juillet 2014|Flora|6 Commentaires

Week-end à Paramaribo, capitale du Suriname

Le Suriname… Probablement l’un des pays les moins connus de la planète ! Situé au Nord du Brésil, c’est l’une des trois Guyane, pris en étau entre le Guyana, Guyane anglaise, et le département d’outremer français. Les amérindiens (présence datée à l’an 3000 avant J.-C.) furent les premiers à occuper le pays, basés essentiellement sur les berges du Maroni. C’est en 1596 que des commerçants néerlandais foulèrent pour la première fois les côtes et fondèrent la toute première colonie hollandaise d’Essequibo, abandonnée cinquante ans plus tard. Second européens à tenter leur chance : les britanniques, s’attirant aussitôt les foudres néerlandaises. Deux territoires alors sont convoités : la colonie néerlandaise de la Nouvelle-Amsterdam (qui allait devenir New York) et le Suriname. Elles se gagnent et se perdent au rythme des trois guerres anglo-néerlandaises (ou Dutch wars). Enfin, en 1816, le Suriname passe sous l’administration des Pays-Bas. 1863 : l’abolition de l’esclavage, après plus d’un siècle d’agriculture développée grâce au travail des esclaves. Nombreux étaient ceux qui s’enfuyaient alors des plantations, les Noir Marrons ou Bushinengués, peuplant aujourd’hui les berges du Maroni au sein des campous qu’on rencontre tout au long du fleuve.  Le Suriname obtint son indépendance officielle en 1975. Plus marquée qu’en Guyane, la diversité ethnique est très forte au Suriname, où vit une multitude de communautés. Aussi étonnant que cela puisse paraître au premier abord, la majorité de la population (37%) est d’origine indienne : ce sont les Hindoustanis (tant hindous que musulmans ou chrétiens), descendants d'immigrés venus d'Inde au XIXe siècle. Viennent ensuite les Créoles, les Javanais et les Marrons, sans oublier les Amérindiens (2%) et les Chinois (2%). Les Européens, quant à eux, néerlandais ou d’autre nationalité, représentent moins de 1% des habitants. Cette diversité est très marquée [...]

Par |19 juillet 2014|Aurélie|3 Commentaires

Un Juillet à Cayenne

Le mois de juillet à Cayenne est presque un mois comme les autres. Les élèves ont quitté les classes pour de bon, les profs se préparent à partir effectuer leurs vacances en métropole, la fin du mois annonce le début en fanfare de la saison sèche et l’arrivée des touristes – quoique pour cette année, El Niño a changé la donne. Un mois comme les autres donc… sauf que sur les plages de la ville, l’activité atteint son comble, surtout lorsque le soleil a disparu derrière l’horizon. Là, à presque un mètre en dessous de la surface, des milliers d’œufs se craquèlent. A Cayenne, comme sur les autres sites de pontes d’Amérique du Sud, un baby-boom se prépare. Nous sommes en juillet, soit deux mois ou plus environ après les premières pontes des femelles tortues luth. Encore, des mères s’extraient des vagues pour pondre, croisant en sens inverse des tous jeunes nouveau-nés d’une dizaine de centimètres qui rampent vers le large. Chaque jour, des bébés tortues gagnent les eaux brunes. Ils passent un peu plus d’un jour à creuser le sable pour sortir à l’air libre (en moyenne, le nid est recouvert de 80cm de sable) : cette étape, obligatoire, les aguerrit à la survie. Une fois dehors, les bébés tortues  vont se diriger vers le point le plus lumineux, l’horizon et la mer qui reflète les rayons solaires (d’où l’importance des moindres sources de lumière aux abords de la plage qui pourraient les perturber). Les éclosions semblent plus nombreuses au crépuscule, et pendant la nuit, que le jour même – du moins, celles auxquelles j’ai eu la chance d’assister. En effet, les jeunes tortues sont sensibles au gradient de température du sable : trop chaud, ils [...]

Par |1 juillet 2014|Aurélie|9 Commentaires