Côté faune, l’Éthiopie n’est pas en reste : la biodiversité des espèces a été en grande partie préservée dans les zones montagneuses, que l’homme délaissait. Les parcs naturels, tel celui du massif du Simien par exemple, abritent de nombreuses espèces endémiques. Les photos publiées ici sont mes clichés personnels ; dans le cas contraire, la source Internet et/ou le nom de l’auteur sont mentionnés. La liste présentée dans cet article est, bien entendu, loin d’être exhaustive !

  • Aigle : si nombreux ici ! Impossible de marcher, que ce soit en ville ou en campagne, sans entendre leurs cris caractéristiques dans le ciel. Tout simplement magnifique ! Premier croisé : le superbe Pygargue vocifer, aussi appelé Aigle pêcheur d’Afrique.

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Couple d’aigles pêcheurs – Bahir Dar

L’aigle ravisseur (Aquila rapax) doit, quant à lui, son nom à sa façon de se nourrir : en effet, en plus d’attraper ses propres proies, il vole celles d’autres oiseaux !

  • Amarante : petit oiseau d’Afrique Subsaharienne. Le mâle est reconnaissable à son plumage rouge sombre.

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Amarante du Sénégal – Debre Tabor

  • Barbican : terme plutôt générique, qui désigne plus d’une trentaine d’espèces d’oiseaux. Parmi elles, le barbican bidenté se rencontre dans bon nombre de pays d’Afrique. Les yeux cerclés d’or, le ventre et l’abdomen couverts de plumes rouges, cet oiseau tient son nom de son bec aux deux dentelures caractéristiques.

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Barbican bidenté picorant les papayes – Bahir Dar

  • Bushbuck : (ou guib harnaché en français) communément appelé de façon générale antilope. On la rencontre en Afrique subsaharienne, dans les forêts ou les zones de végétation dense. Amie des singes, j’ai pu l’observer dans le Simien, se mêlant à des hordes de singes gelada : en effet, elle se nourrit des fruits qu’ils abandonnent. Son pelage est roux, constellé généralement de taches blanches sur la poitrine.

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Bushbucks intrépides – Parc National du Simien

Plus rare à observer, le Bushbuck de Menelik, du nom du roi qui, le premier, a parlé de conservation de l’espèce.

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  • Caméléon : saviez-vous que l’aire de répartition des caméléons se concentrait majoritairement en Afrique, débordant légèrement au sud de l’Europe et de l’Asie ? Ils privilégient les forêts et plaines vertes humides – on en trouve même à Debre Tabor, à plus de 2600m d’altitude, rien que ça ! Ces lézards, pourvus d’une longue langue pour attraper les insectes, sont surtout connus pour leur extraordinaire capacité à se fondre dans leur environnement en changeant de couleur. Mécanisme de camouflage donc, mais aussi utilisé pour la communication.

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Caméléon en suspens sur une branche Debre Tabor, kebele 01

  • Calao : en voilà un oiseau surprenant ! Le calao à joues argent vit dans les forêts africaines. En Ethiopie, il se rencontre dans les hauts plateaux du nord du pays. On reconnaît le mâle à son « casque » couleur crème qu’il porte sur le bec.

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Calao à joues argent impassible – lac Tana, île Debre Maryam

  • Corbeau : il serait impensable de ne pas citer le Corbeau corbivau, Corvus crassirostris, endémique d’Éthiopie, au bec noir et épais caractéristique. Il pourrait presque s’inscrire au panthéon des espèces à l’allure préhistorique ! Avec son cri rauque, difficile de le rater !

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Réunion de corbeaux corbivau au sommet – Parc National du Simien

Autre espèce de corvidés commune en Afrique subsaharienne : le Corbeau pie, appelé aussi Corbeau à ventre blanc, dont la taille avoisine les 50cm de longueur, soit légèrement plus grand que notre corbeau européen bien connu. Tête et cou sont de couleur noire ; s’ensuit une cascade de plumes blanches sur la gorge et le ventre. Les ailes et la queue sont noires. Le Corbeau pie vit principalement près des habitations, on le trouve rarement très loin des villes.

  • Crocodile du Nil : d’une taille moyenne de 4m, le crocodile du Nil fait partie des plus grands crocodiles du monde. Il chasse dans l’eau, s’immobilisant comme une statue, ne laissant dépasser que tête et narines, jusqu’au passage d’une proie qu’il atteint en se propulsant à l’aide de sa queue. C’est un excellent nageur et un bon coureur : en effet, il peut atteindre 17 km/h en se déplaçant à terre !

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Crocodile du Nil au repos – Parc national d’Awash

  • Dik-dik : absolument adorable ! Il est rare d’en apercevoir : en effet, ces antilopes naines, ne dépassant pas les 40cm de taille, sont d’une vivacité impressionnante et filent au moindre danger. Le nom « dik-dik » vient d’ailleurs du bruit qu’elles font lorsqu’elles s’enfuient. On les trouve principalement en Afrique de l’Est, dans les grandes plaines et les forêts. A noter qu’un dik-dik passera toute sa vie avec un compagnon : on dit que lorsque l’un du couple meurt, le dik-dik survivant succombera au chagrin…

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Dik-dik filant entre les acacias – Parc national d’Awash

  • Dromadaire : on le différencie du chameau par le nombre de ses bosses. Chez le dromadaire, elle est unique ! Cet animal des déserts est élevé à l’est de l’Ethiopie, en particulier par le peuple Afar, une communauté d’un peu plus d’un million de personnes formant l’Etat Afar de la fédération éthiopienne, situé dans la dépression du Danakil, l’une des zones les plus arides et sèches de la planète. Depuis Djibouti et le lac Assal, de longues caravanes de dromadaires ramènent les plaques de sel qui seront ensuite vendues sur les marchés éthiopiens.

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Dromadaires et leurs charges de bois – marché d’Ashoa, Dire Dawa

  • Equidé : chevaux, ânes (et zèbres) sont très présents en Éthiopie. On compte dans le pays deux espèces menacées et aux individus presque rarissimes : le zèbre de Grévy et l’âne sauvage d’Afrique. Hormis ces deux espèces, l’Éthiopie possède un nombre incalculable d’ânes domestiques, de mules et mulets, et de chevaux. Mulets et ânes sont de véritables bêtes de somme, essentiels au quotidien car attelés à des charrettes, ou mis au transport de toutes sortes de charges, mais très mal considérés et largement maltraités. D’ailleurs en amharique, dire de quelqu’un qu’il est un âne revient à lui faire comprendre qu’il n’est vraiment qu’un moins que rien ! Les chevaux ont bien plus de considération. Lors des grands jours saints orthodoxes, en particulier l’Épiphanie, il n’est pas rare de croiser dans la rue des cavaliers à fière allure, montant des chevaux aux superbes parures et décorations rouges traditionnelles. Les hommes s’affrontent dans des courses ou des jeux à cheval.

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Ânes, petits mais indispensables porteurs – Debre Tabor, grand marché du samedi

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Mulets en route vers les montagnes Parc National du Simien

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Course de chevaux – National cultural sport festival, édition 2016 à Debre Tabor

  • Faucon : si nombreux dans le pays ! Il suffit de marcher hors de la ville et faire quelques pas en pleine campagne pour apercevoir ce rapace. Parmi les espèces visibles, le faucon pèlerin, meilleur des chasseurs et oiseau le plus rapide au monde lors de ses vols en piqué (plus de 350 km/h!).

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Faucon concolore (?) – Gondar

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©AVEC L’Ethiopie, JJ Retif  – cliché de faucon, village d’Awra Amba

  • Flamant rose : ce grand oiseau aquatique est célèbre pour son bec courbé et la couleur de son plumage… Loin d’être solitaire, il évolue toujours en nombre. Il n’est pas rare de croiser des groupes de flamants comptant un à plusieurs milliers d’individus !

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Duo de flamants roses  – lac Alemaya

  • Gazelle de Sommering : petite antilope agile et taillée pour la course, elle habite les steppes et les régions chaudes d’Afrique. Les mâles portent des cornes à anneaux. Pour les admirer, mieux vaut privilégier le matin ou le crépuscule, lorsque la température est la plus basse. La gazelle est un animal si rapide qu’elle peut distancer tous ses prédateurs – exception faite du guépard, plus véloce.A noter que le terme gazelle vient du persan ghazâl, qui signifie « élégante et rapide ».

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Gazelle dans la brume du crépuscule – Parc National d’Awash

  • Hippopotame : ce mammifère massif, aux apparences si tranquilles, est pourtant l’un des plus dangereux animaux du continent ! Avec son poids (pouvant atteindre 4 tonnes pour les mâles…) et sa gueule pourvue de solides défenses, il n’a pas froid aux yeux quant il s’agit de défendre son territoire et charger les intrus. En plus des crocodiles, on comprendra aisément pourquoi peu d’éthiopiens se baignent dans le lac Tana ou les eaux du Nil Bleu !

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Hippo en vadrouille au cœur du lac – Bahir Dar, lac Tana

  • Hyène tachetée : l’hyène tachetée se rencontre en Afrique subsaharienne, dans les savanes et les steppes. Dotée d’une fourrure couleur sable, piquetée de noir, elle ne mesure pas plus d’un mètre au garrot. Les particularités de l’hyène : un arrière-train bas, qui lui permet d’assurer ses prises face à un agresseur, un ricanement caractéristique et une vision nocturne très développée. On la croit charognard mais c’est également un prédateur redoutable et intelligent, y compris pour l’Homme. A noter qu’une meute d’hyènes est menée par une femelle dominante !

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Hyènes accoutumées à l’Homme – Harar

  • Ibis : on reconnaît cet échassier à son long cou et son bec courbé.

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Ibis hagedash à l’affût – Bahir Dar

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Ibis caronculé surveillant le match de Gafat Club – Debre Tabor

  • Inséparable d’Abyssinie : un bec rouge et un plumage vert… on pourrait presque confondre cet oiseau avec une perruche à collier. Endémique au pays, il forme un couple pour la vie avec son partenaire.

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Couple d’inséparables – Debre Tabor, au fond de mon jardin

  • Koudou : le petit koudou se rencontre en Afrique de l’Est et est une antilope fine et élancée. Herbivore, il raffole des acacias et se déplace toujours en famille. Pour échapper au prédateur, il peut atteindre des pointes de vitesse jusqu’à 70km/h, c’est pour dire !

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Petit koudou, parc National d’Awash – source : http://www.colorsofwildlife.net

  • Loup d’Abyssinie : appelé aussi loup d’Éthiopie (Canis simensis) ou kebero en amharique. Assurément l’un des canidés les plus rares au monde : 500 individus estimés à l’état sauvage (aucun en captivité) dont une centaine au sein du parc national du Simien. Endémique d’Ethiopie, il habite les hauts plateaux du pays (3000m d’altitude). Un Programme de conservation du loup d’Éthiopie a été mis en place pour sauvegarder l’espèce, qui souffre des maladies transmises par les chiens et de la disparition de ses habitats naturels par les pâturages et l’agriculture.

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  • Marabout : grands échassiers des latitudes tropicales – hauts d’1m à 1m50 – les marabouts évoluent en Afrique subsaharienne et au sud de l’Asie. La tête a tous les atours d’un vautour, hormis le bec qui reste long et massif ; le dos et les ailes sont noirs. Bien que le marabout chasse par lui-même, il garde malgré tout un comportement charognard.

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Marabout en plein vol – Bahir Dar

  • Martin-pêcheur pie : reconnaissable à son joli plumage noir et blanc, c’est un excellent chasseur de poissons.

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Martin-pêcheur pie en quête de déjeuner – Bahir Dar, berges du lac Tana

  • Merle métallique : un oiseau d’Afrique à la couleur bleu électrique !

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L’éclair bleu d’un merle métallique – Debre Tabor, kebele 01 en bordure de campagne

  • Oryx : doté de longues cornes et d’un pelage d’un beige qui se fond dans le paysage, cet animal est d’une beauté à couper le souffle. Grand et élancé, on le trouve en Afrique et dans la péninsule Arabique. L’espèce était en voie d’extinction à la fin du dernier siècle ; ce n’est plus le cas aujourd’hui grâce aux efforts de conservation.

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Oryx photogénique – Parc National d’Awash

  • Pélican blanc : cette espèce de pélicans habite en Afrique subsaharienne, en Asie et au Sud-Est de l’Europe. Il apprécie tout particulièrement les lacs peu profonds : rien d’étonnant à ce que ces grands pélicans peuplent le lac Tana à la profondeur moyennant les 9m.

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©AVEC L’Ethiopie, JJ Retif  – Envol de pélicans blancs à Bahir Dar, lac Tana

  • Phacochère : ce mammifère herbivore et solitaire habite les savanes africaines. Doté d’une épaisse crinière qui lui recouvre le dos et de deux redoutables défenses, il peut peser jusqu’à 100 kilos !

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Silhouette de phacochère entre les acacias – Parc National d’Awash

  • Pintade de Numidie : œuvrant en groupe, cet amusant et farouche gallinacé possède des plumes noires à points blancs, et une crête de couleur bleutée.

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Pintade de Numidie en balade – Parc National d’Awash

  • Singe : le plus connu – et endémique d’Ethiopie – reste le babouin gelada, ou singe à tête de lion. Mais il n’est pas le seul, loin de là ! On peut citer le babouin olive, Papio anubis, que j’ai eu la chance d’apercevoir ; ou encore le grivet d’Ethiopie, Chlorocebus aethiops, dont l’agilité est inégalée, allant de branches en branches d’eucalyptus, s’aventurant parfois sur les toits et dans les jardins.

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Grivet d’Ethiopie perché sur un toit d’une maison – Debre Tabor, kebele 01

Le babouin olive est l’un des singes les plus répandus chez les babouins : présent dans 25 pays africains, rien que ça ! Son nom scientifique Papio anubis est tiré du dieu égyptien du même nom dont la tête de chien a un museau similaire au babouin olive ; son nom commun, quant à lui, est tiré de sa fourrure mélangeant gris et vert clair. Omnivore, forêts et savanes sont ses milieux privilégiés. Il vit en groupe et mesure en moyenne 70cm. En comparaison, le grivet est nettement plus petit, 50cm en moyenne.

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Babouin olive cherchant à capter l’attention – Parc National d’Awash

Les singes gelada (Theropithecus gelada) sont, quant à eux, endémiques au pays. On les rencontre sur tous les hauts plateaux d’Erythrée et d’Ethiopie – soit à plus de 3000m d’altitude. Ils se nourrissent de graminées, de brins d’herbe et de jeunes pousses ainsi que dans le sol qu’ils grattent en permanence à la recherche de racines. Les mâles portent une crinière imposante ; les femelles une tache rose sur la poitrine qui leur a valu le nom de « babouin à cœur qui saigne ».

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Gelada songeur – Parc National du Simien

  • Tchitrec d’Afrique : un oiseau plutôt loquace au twee-twee-twee particulièrement reconnaissable ! Endémique à l’Afrique subsaharienne, il possède une longue queue au plumage variable.

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Beau mâle chanteur – Bahir Dar, berges du lac Tana

  • Tisserin gendarme : un oiseau chanteur et coloré, présent dans toute l’Afrique subsaharienne.

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Tisserin en quête d’injera – Debre Tabor

  • Tortue sillonnée : la plus grosse tortue du continent ! Souvent centenaire, elle habite la savane africaine et ses forêts d’acacias.

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Tortue sillonnée au regard noir – Parc National d’Awash

  • Vautour : rapace nécrophage se nourrissant des carcasses d’animaux. A ce titre les vautours ont un rôle écologique capital car ils peuvent éviter la transmission des maladies. L’Éthiopie renferme de nombreuses espèces de vautours. L’un d’eux, le gypaète barbu – Gypaetus barbatus – est un oiseau des montagnes et une espèce qu’on retrouve également sur d’autres continents (présents dans les Pyrénées et en Himalaya notamment). Il doit son nom à une épaisse touffe de plumes qui lui souligne son bec. On l’appelle également « bones breaker », casseur d’os, ou Quebrantahuesos en espagnol. En effet, il a pour coutume de jeter les os (les plus gros de préférence)  depuis les hauteurs pour qu’ils se brisent sur les falaises, afin d’avoir accès à la moelle dont il raffole. L’envergure du gypaète barbu peut atteindre 2m80. J’ai eu la chance de l’apercevoir dans les montagnes de la ville de Lalibela.

Gypaète barbu, timbres de France Nature – source : http://environnement.ecole.free.fr

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Gypaète barbu au-dessus du vide – Lalibela

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Vautour charognard – Gondar

  • Walia : ou Ibex Walia, bouquetin d’Abyssinie (Capra ibex walie). C’est le seul caprin d’Afrique subsaharienne, dont le maintien a été rendu possible par le climat tempéré des montagnes et plateaux éthiopiens. Ce bouquetin fait partie des espèces les plus menacées au monde. La faute au braconnage mais surtout au grignotage de ses zones d’habitat par l’homme et l’agriculture. Au sein du parc national du Simien, l’extinction a été évitée de justesse dans les années 60 (150 individus en 1969 !). Aujourd’hui, la population s’est largement agrandie ; cependant, le risque est toujours présent, pâturages et cultures continuant de s’étendre.

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Walia mâle peu farouche – Parc National du Simien, Chenek campsite

  • Zébu : un terme générique pour désigner le bovin domestique du pays, au patrimoine génétique issu de croisements entre bovidés d’Asie et d’Afrique. Caractéristique propre à l’espèce, le zébu possède au niveau du garrot une bosse de graisse qui constitue une réserve calorique.

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©AVEC L’Ethiopie, JJ Retif  – zébus au travail de labour, route Addis-Bahir Dar