Aurélie

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Flore et saveurs d’Éthiopie

De par la pluralité de ses reliefs et ses zones climatiques, l’Éthiopie possède une flore d’une très grande diversité. Végétation alpine, tropicale le long des cours d’eau, de savane ou encore xérophytique dans les zones arides... Hauts plateaux du nord et cultures en terrasse Les chaînes de montagnes du Simien Le lac Tana, le plus grand du pays La forêt protégée d'Alem Saga Champ de lave de la vallée du Rift Le pays fourmille de saveurs en conséquence : céréales, légumes, arbres fruitiers, épices et herbes aromatiques accompagnent quotidiennement les plats du pays. Les photos publiées ici sont mes clichés personnels ; dans le cas contraire, la source Internet et/ou l'auteur sont mentionnés. La liste suivante concerne majoritairement la flore du nord (région Amhara) et n'est en aucun cas exhaustive. Les animaux, première menace pour les fleurs et arbustes d'ornement en ville ! Acacia : un arbre qu'on retrouve sur tous les continents ou presque. Bien qu'il s'adapte à bon nombre de conditions climatiques, l'acacia est davantage associé aux zones arides : son système racinaire profond fait de lui un excellent xérophyte capable de résister aux grandes sécheresses. Ses branchages étant pourvus de redoutables épines, les fermiers entourent parfois de rameaux d'acacias les parcelles de leurs champs, pour repousser bétail et animaux qui tenteraient de grignoter les plantations. Acacias ponctuant les routes du pays Adde abeba : on l'appelle traditionellement fleur du nouvel an éthiopien (mi-septembre dans notre calendrier) ou fleur de Mesqel, la fête de la Vraie Croix, car cette fleur sauvage des campagnes éclot toujours après la saison des pluies aux mois de septembre et octobre. Il est coutume d’en faire des bouquets le jour J et d’en décorer sa maison, le sol [...]

Par |24 mai 2017|Aurélie|1 commentaire

Faune d’Éthiopie

Côté faune, l’Éthiopie n’est pas en reste : la biodiversité des espèces a été en grande partie préservée dans les zones montagneuses, que l’homme délaissait. Les parcs naturels, tel celui du massif du Simien par exemple, abritent de nombreuses espèces endémiques. Les photos publiées ici sont mes clichés personnels ; dans le cas contraire, la source Internet et/ou le nom de l'auteur sont mentionnés. La liste présentée dans cet article est, bien entendu, loin d'être exhaustive ! Aigle : si nombreux ici ! Impossible de marcher, que ce soit en ville ou en campagne, sans entendre leurs cris caractéristiques dans le ciel. Tout simplement magnifique ! Premier croisé : le superbe Pygargue vocifer, aussi appelé Aigle pêcheur d'Afrique. Couple d'aigles pêcheurs - Bahir Dar L’aigle ravisseur (Aquila rapax) doit, quant à lui, son nom à sa façon de se nourrir : en effet, en plus d’attraper ses propres proies, il vole celles d’autres oiseaux ! Amarante : petit oiseau d'Afrique Subsaharienne. Le mâle est reconnaissable à son plumage rouge sombre. Amarante du Sénégal - Debre Tabor Barbican : terme plutôt générique, qui désigne plus d'une trentaine d'espèces d'oiseaux. Parmi elles, le barbican bidenté se rencontre dans bon nombre de pays d'Afrique. Les yeux cerclés d'or, le ventre et l'abdomen couverts de plumes rouges, cet oiseau tient son nom de son bec aux deux dentelures caractéristiques. Barbican bidenté picorant les papayes - Bahir Dar Bushbuck : (ou guib harnaché en français) communément appelé de façon générale antilope. On la rencontre en Afrique subsaharienne, dans les forêts ou les zones de végétation dense. Amie des singes, j’ai pu l’observer dans le Simien, se mêlant à des hordes de singes gelada : en effet, elle se nourrit des fruits qu’ils abandonnent. Son pelage est [...]

Par |4 mai 2017|Aurélie|Commentaires fermés sur Faune d’Éthiopie

A la conquête de l’est

Nous prenons la route de bonne heure, poursuivant notre périple vers l’est du pays. Le paysage est toujours aussi sec : cactus et acacias s’entremêlent, tranchant sur une terre brune qui vire à l’ocre. Au loin, les montagnes couvrent l’horizon. Nous serons bientôt hors de la vallée du rift. Nous croisons de nombreux petits villages où huttes rondes Afar traditionnelles se mêlent aux godjos, les maisons de bois typiques de la campagne éthiopienne. Ici, les Afar vendent le charbon de bois aux passants – une activité génératrice de revenu, certes, mais condamnable également dans une région si sévèrement touchée par la déforestation. Comme partout, les gens marchent. Les femmes portent des vêtements aux couleurs chatoyantes ; plus loin, des enfants chantent dans une charrette tirée par un âne. Le bétail est omniprésent : des moutons, des chèvres, de beaux zébus attachés à une corde près des maisons. Un groupe d’hommes assis autour d’un feu discute, gardant un œil sur les dromadaires. Les jeunes filles ont des parures magnifiques, des colliers de perles multicolores – signe qu’elles sont célibataires. La route entame une légère ascension et nous nous arrachons au paysage désertique pour entrer au creux des montagnes. Tout de suite, vallée et monts recouverts de végétation défilent sous nos yeux. Des champs de t’chat, consommé sans modération ici, s’étendent à perte de vue, installés à flanc de montagne en habiles terrasses, gardés par de petits godjos. Nous faisons une halte à Meditchew, un village Oromo débordant d’activité. Ce matin, c’est le grand marché : on y vend légumes, fruits et bétail mais surtout, le t’chat. A peine descendus dans les rues que les gens se pressent autour de nous. Nous nous retrouvons entourés par une foule colorée. Des femmes pour [...]

Par |31 mai 2016|Aurélie|4 Commentaires

Excursion en savane

Ce samedi marque le début d’un périple de cinq jours de voyage. Plus de 1300km au total, à parcourir pour rallier l’est du pays, c’est pour dire ! L’Ethiopie, riche de cultures et paysages, nous réserve de nombreuses surprises : de la vallée du Rift et ses champs de laves aux savanes africaines et portes du désert du Danakil, nous allons plonger en pays musulman – à la rencontre des peuples Afar et Harari. Même après plus de sept mois en région Amhara, je m’apprête à perdre mes repères. Une autre facette de l’Ethiopie... Aujourd’hui, nous avons 215km à parcourir jusqu’à Awash, ville-étape. Au sud de la capitale, nous faisons un arrêt à Debre Zeyit – en amharique Mont des Oliviers. Cette ville de taille moyenne renferme cinq lacs d’origine volcanique, formés au sein de sublimes caldeiras. C’est face au lac Babogaya que nous nous asseyons un instant. Ses berges encore sauvages sont dévorées par des troupeaux de figuiers de Barbarie. Ce cactus recouvert d’épines blanches est originaire du Mexique. Cultivé pour son fruit, la figue de Barbarie, riche en vitamine C, la plante a aussi un rôle important dans la lutte contre l’érosion des sols. Debre Zeyit passée, nous pénétrons dans la vallée du rift : un étonnant paysage désertique où broussailles et acacias se développent sur une terre faite de rocs et poussières. Aparté géologique : l’Ethiopie est située sur la vallée du grand rift, un ensemble géologique de failles, dorsales et rifts de près de 6000km de longueur et 50km de largeur. En effet, la vallée du rift africain coupe en deux la corne de l'Afrique : la plaque africaine, à l'ouest, s'éloigne de la plaque somalienne, à l'est, avant de se diviser, au sud, de part [...]

Par |20 mai 2016|Aurélie|3 Commentaires

Face à l’Histoire : les églises médiévales de Lalibela

Lalibela est la ville sainte d’Ethiopie. Située en région Amhara, c’est un haut lieu de pèlerinage pour les Chrétiens orthodoxes : en effet, ses onze églises monolithes sont d’une beauté et d’une signification exceptionnelles, autant pour les fidèles que les voyageurs de passage, le secret de leur construction restant un casse-tête pour les historiens. Ces édifices tailles dans la roche figurent parmi les plus grandes réalisations de l’architecture chrétienne, toutes époques confondues. Lalibela et ses églises ont été classées patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 1978. *** C’est aux aurores que je retrouve Yui à la gare routière. Lalibela étant située à 5h de Debre Tabor, nous avons décidé de nous y rendre en transport public. La première partie du voyage doit nous conduire à Gashena, une ville étape ; puis, en vieux bus, rallier la ville sainte le long d’une piste plus ou moins dégagée. C’est la première fois que je quitte Debre Tabor pour l’Est, dans une direction opposée à Bahir Dar et le lac Tana. Ce matin heureusement, la chance nous sourit : nous embarquons en quelques minutes – quand il avait fallu patienter 1h30 pour Gondar le temps que le minibus se remplisse. Le soleil se lève à peine que nous sommes déjà partis, c’est pour dire ! Le paysage de campagne se découpe entre champs, terrasses et montagnes. Quelques cours d’eau que nous passons, cahin-caha sur les ponts de pierre, les forêts restant inexistantes. Au loin, un cavalier monté sur un cheval blanc galope à bride abattue, coupant à travers les champs dorés. Je m’endors un instant. Passé la petite ville de Nefass Mewtcha, de grands eucalyptus viennent border la route. Derrière la barrière végétale : le vide. Un précipice de roche ocre, quelques broussailles, [...]

Par |6 avril 2016|Aurélie|1 commentaire

Sur les berges du lac Tana

Bahir Dar… La capitale de la région Amhara. Située à 1h30 de route de Debre Tabor, il m’est facile d’y séjourner un week-end sur deux. Ville florissante et moderne, elle est bâtie au pied du lac Tana, le plus grand d’Ethiopie. D’une certaine façon, je retrouve un peu mes repères européens dans Bahir Dar : les bâtiments, les parcs et jardins, le soin accordé aux lieux publics, et une proportion non négligeable d’étrangers venus habiter ici ou de passage. Mais toute mon attention se porte sur l’environnement de cette ville coup de cœur. En effet, l’eau du lac Tana permet aux rues et artères de se métamorphoser en forêts de palmiers et aux parcs de fleurir. Une promenade autour du lac relie les grands hôtels riches de la ville, aux terrasses somptueuses et aux belles allures. L’occasion de se poser au bord de l’eau, face à la faune et flore du lac, et oublier tout le reste. Ce week-end, j’avais décidé de partir à la découverte des îles du lac Tana. Ou plutôt une en particulier, l’île Debre Maryam et son monastère orthodoxe. Accessible à pied, il faut traverser un morceau de campagne, à l’est de la ville, et atteindre les berges sauvages du lac pour arriver face à elle. Je m’y suis rendue avec Solomon, un ami éthiopien, qui connait Bahir Dar comme sa poche. C’est donc à pied que nous avons tous deux quitté en milieu de matinée la route principale pour suivre un chemin de terre battue entre les arbres. Quelques maisons de bois et de tôles ; le centre riche de Bahir Dar est décidément bien loin ! Sur le sentier, des parcelles verdoyantes : on y cultive bananes, avocats, mangues et papayes à [...]

Par |23 mars 2016|Aurélie|9 Commentaires

Un janvier haut en couleurs

Ce mois de janvier a été particulièrement riche en émotions, à travers deux cérémonies religieuses majeures : Gena, le Noël éthiopien, et Timqat, l’Epiphanie orthodoxe qui célèbre le baptême de Jésus-Christ dans le Jourdain par saint Jean-Baptiste (timqat ou timqet signifie baptème en amharique). Focus sur Timqat L’Epiphanie éthiopienne, qui s’étend sur deux jours (10 et 11 janvier, calendrier éthiopien, soit le 20 et 21 pour nous), réunit tout le monde dans la rue, contrairement à Mesqel qui se fête en en famille. La veille du jour saint, chacune des dix églises ou presque de Debre Tabor, organise sa propre cérémonie : élèves, fidèles, groupes de musique s’élancent dans les rues, les prêtres portant à bout de bras le tabot – réplique de l’Arche d’Alliance. En effet : selon les croyances, l’Arche est conservée et gardée jalousement en Ethiopie. Les dix arches des dix églises convergent alors vers Agebare, la grande plaine de la ville où elles passeront la nuit (la tradition voulant qu’il s’agisse d’un endroit près d’une étendue d’eau – ce qui n’est pas le cas à Debre Tabor), avant d’être ramenées le lendemain dans l’après-midi au cours d’une deuxième procession tout aussi colorée que la première. Mais le vrai Timqet se fête à Gondar, sur le site historique des Bains du roi Fasilidas. Le bassin y est rempli pour l’occasion : le jour de l’Epiphanie, des milliers de fidèles se rassemblent là, bien avant l’aurore. Les prêtres aspergent et bénissent la foule ; puis, les participants se jettent à l’eau, plongeant tous dans le bassin, concluant la cérémonie. Postés au cœur de la ville, nous attendons le passage des tabot. Au loin, les tambours résonnent : venant du Sud, deux arches suivies par une foule bouillonnante descendent l’artère [...]

Par |1 mars 2016|Aurélie|2 Commentaires

A la découverte de Gondar, ancienne capitale d’Ethiopie

L’aventure se poursuit avec Yui et Tetsuya… De retour du Simien, nous voilà débarqués à Gondar pour deux jours, affaires et sacs de randonnée dans les bras. A l’assaut des châteaux ! Petite parenthèse historique… Au cours des premières décennies du XVIe siècle, l’histoire de l’Abyssinie s’est couverte de sang. Lorsque l’émir Mahfuz déclare le djihad (guerre sainte) contre les chrétiens, un premier affrontement est remporté par l’Empire éthiopien ; un second assaut des forces musulmanes lancé par Ahmed dit le Gragn («le Gaucher ») engendrera 18 années de désolation qui mèneront l’Empire au bord de l’abîme. Sur le point de s’effondrer, le royaume abyssin fait alors appel au roi du Portugal : ensemble, les deux armées infligent une sévère défaite aux musulmans en 1543. Débarrassés de la menace islamique, les Ethiopiens vont cependant faire l’objet des projets des missionnaires catholiques. L’un d’eux, le père Pero Paez finit par convertir le roi alors en place qui tente ensuite de convertir ses sujets. C’est sans compter l’insurrection populaire qui éclate alors, soutenue par le clergé orthodoxe, poussant le souverain Suseynos à abdiquer. Monte alors sur le trône le roi Fasilidas (16632-1667) fils de Suseynos, expulsant du même coup les jésuites du pays et rétablissant la foi orthodoxe traditionnelle. Le nouveau roi s’établit au sein de la ville de Gondar et y fait construire d’imposants châteaux : la ville devient alors un véritable centre culturel où art, érudition et musique sont célébrés. Gondar devient dès lors le centre du pays : proche du lac Tana, cœur historique et spirituel, la nouvelle capitale de 60 000 habitants est le carrefour de grandes caravanes qui viennent d’Inde, d’Europe, du Moyen-Orient. Or, ivoire, café, épices, perles, esclaves, étoffes, parfums, on y échange de tout. En 1885, [...]

Par |20 février 2016|Aurélie|2 Commentaires

Veillée depuis le toit du monde

Un nouvel article d’Éthiopie : je vous propose de m’accompagner dans les montagnes du Simien, réputée pour être le toit de l’Afrique. Votre sac est prêt ? Vous avez de bonnes chaussures ? Alors, c’est parti, en route ! Le Simien est un héritage naturel, vieux de plus de 40 millions d’années qu’éruptions volcaniques et érosions ont façonné au cours du temps. Arrivant 10e au classement des plus hauts monts d’Afrique, les montagnes du Simien sont un passage obligé : on ne peut pas quitter l’Ethiopie sans s’y arrêter ! Créé en 1969 sur 179km², le parc national accueille les visiteurs désireux de partir à l’aventure, puis différents gites ponctuent les nombreux trails possibles. Sac sur le dos, les marcheurs s’élancent à l’assaut des sommets et peuvent admirer une faune et flore plus riches que jamais, avec deux animaux symboles d’Ethiopie : le babouin gelada (population estimée à 5000 individus) et l’ibex walia (1100 individus). Sans oublier le très rare loup d’Abyssinie (100 individus à peine au sein du parc). Le Simien renferme également le mont Ras Dashan à 4 543 m, plus haut sommet du pays. *** Je m’y suis rendue le week-end de mon anniversaire, en compagnie de Yui et Tetsuya, deux amis et volontaires japonais travaillant dans le pays. Debre Tabor se réveille Premère étape : le minibus pour quitter Debre Tabor. Il nous faut un peu plus de deux heures vers le Nord pour rallier Gondar, ancienne capitale du pays à une lointaine époque. Nous retrouvons dans le centre de Gondar notre organisateur Abebe, notre voiture-jeep d’excursion et notre chauffeur Yohannes. Sans oublier le cuisinier auquel nous avons fait appel, Zetegn, qui a fait les courses pour nous juste avant de partir : au moins deux gros cartons de nourriture en [...]

Par |20 février 2016|Aurélie|2 Commentaires

Alem Saga ou comment voir la vie en vert

Alem Saga. La forêt éthiopienne, la vraie, comme on en trouve si peu sur le territoire – l’Ethiopie est en effet victime d’une déforestation progressive : les grandes forêts ne représenteraient plus que 3% des surfaces du pays ! Aussi, depuis que j’ai découvert Debre Tabor, montant pour la première fois à bord du minibus grimpant à 2600m d’altitude, j’ai placé Alem Saga en tête de liste des sites à voir. La route qui monte à Debre Tabor en traverse une partie. Un petit poumon vert que j’ai découvert la première fois après dix heures de route à travers la campagne. Voilà qui laisse rêveur, étant donné le peu de forêts que j’ai pu voir jusqu’ici (la Guyane me semble bien loin !). Envie d’en savoir plus ? Alem Saga, c’est 547,5 ha de forêt, pour être tout à fait exacte. A l’origine, il s’agissait de terres agricoles, fermées à l’époque du Derg, le Comité de coordination des forces armées, qui fut autrefois à la tête du pays et instaura une période de terreur de 1974 à 1991. Depuis, la forêt est protégée. En amharique, alem désigne le monde, et saga le bois utilisé pour le toit des maisons traditionnelles.   Saga pour le toit des maisons C’est avec Adané que je m’y suis rendue le week-end dernier. A vingt minutes de minibus de la ville, nous passons le pas de la forêt. Virage après virage, la route serpente entre les arbres. Je guette l’épaisse végétation, espérant surprendre les groupes de babouins olive qui habitent Alem Saga et qu’on aperçoit parfois. Le minibus nous dépose au pied d’un chemin de pierres qui grimpe depuis la route jusqu’aux maisons situées un peu plus haut. Let’s go ! Nous nous élançons à [...]

Par |25 novembre 2015|Aurélie|4 Commentaires